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Election présidentielle 2022 : La longue fin de campagne de Michel Barnier

Pour son dernier meeting, il neige. Dimanche 28 novembre au soir à Aix-les-Bains, Michel Barnier a clôturé sa campagne, chez lui, en Savoie, devant près de 1 000 personnes scandant des « Barnier président ». « Fidèle à notre famille politique (…), je demande votre confiance pour être le chef d’équipe de la droite, pour être le prochain président de la France », a-t-il lancé, promettant de « respecter les Français et faire respecter la France », son mantra depuis le début de sa campagne.
A trois jours du début du congrès, et à la veille du dernier débat télévisé entre les cinq candidats à l’investiture du parti Les Républicains (LR), qui se tiendra mardi 30 novembre au soir sur France 2, l’ancien commissaire européen a durci le ton contre ses adversaires, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, revenus à LR après en être partis : « Nous n’avons pas quitté le navire dans la tempête, quand les trahisons et les défections nous ont fragilisés, quand les girouettes voulaient en finir avec Les Républicains sous prétexte que nous étions prétendument “trop à droite” », a-t-il attaqué, avant d’égrener ses trois priorités : « créer un électrochoc d’autorité », « mettre un coup d’arrêt à l’immigration » et « enrayer le grand déclassement français » en rétablissant les finances publiques.
Michel Barnier veut y croire, même s’il a perdu en chemin le statut de favori qu’il avait gagné pendant cette campagne éclair. Une campagne nimbée de flou, sans sondage effectué sur le corps électoral – 139 918 adhérents LR, dont la moitié ont pris leur carte pour pouvoir voter entre le 1er et le 4 décembre – et donc sans boussole. Mais de manière impressionniste, le Savoyard a semblé, un temps, créer une dynamique.
Rentré en France avec l’aura de celui qui a fait atterrir une négociation internationale délicate, l’ex « M. Brexit » a multiplié les rendez-vous et les conférences avec les parlementaires LR : d’abord dubitatifs, certains d’entre eux se sont finalement dit « Et pourquoi pas lui ? ». Sur le terrain, la stature, la distance et l’expérience de l’ancien ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac ont également semblé séduire et rassurer des adhérents LR las des querelles partisanes ayant miné la droite depuis dix ans. Face à Xavier Bertrand et Valérie Pecresse, auxquels de nombreux militants reprochent d’avoir quitté le parti au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, Michel Barnier, qui a adhéré à l’UDR (parti gaulliste) à l’âge de 14 ans, a fait valoir aussi sa fidélité au parti, et l’argument a porté.
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